04/01/2015

Echographie d'une Puissance



J’AURAIS VOULU ne pas avoir à écrire ce texte.

J’aurais voulu m’effacer derrière une coulisse pudique de mots, draper mon corps charnel dans la sacro-sainte neutralité du discours, tourner en dérision mes désirs ou les pathologiser selon une grille analytique qui ne m’aurait absoute que pour mieux me soumettre. Mais je ne l’ai pas fait car je ne croyais plus à ce que l’on disait de moi, j’avais besoin d’un texte à plusieurs voix, d’une écriture partagée qui vive la sexuation sans pudeur, qui la raconte, la dénature, l’ouvre comme une boîte scellée, la sortant du mitard du «privé» et de l’«intime» pour la rendre à l’intensité du politique. Je voulais un texte qui ne pleure pas, qui ne vomisse pas de sentences, qui ne donne pas de réponses préliminaires dans le seul but de se rendre inquestionnable. Et c’est pour cela que ce qui suit n’est pas un texte écrit par les femmes pour les femmes, parce que moi je ne suis pas un et je ne suis pas une, mais je suis un plusieurs qui dit «je». Un «je» contre la fiction du petit moi qui se drape d’universel et qui prend sa lâcheté pour le droit d’effacer au nom d’autrui tout ce qui le contredit.

À plusieurs reprises le monologue du patriarcat a été interrompu. Plusieurs coups ont été assenés contre le sujet classique, clos, neutre, objectif, cosmique. Son image s’est craquelée sous le poids des carnages de guerres totales qui ont ôté à l’héroïsme toute son antique aura; sa parole unique, hégémonique a été engloutie par le brouhaha de l’espéranto marchand. De nouvelles parentés improbables se forment alors: le vieux con dépossédé de son monde et le plébéien exclu de tout seraient censés se retrouver du même côté de la barricade depuis qu’il n’y a plus de barricades du tout. Alors s’interroger sur ce que nous sommes, comment nous en sommes venus là, qui sont nos frères et sœurs et qui nos ennemis n’est plus un passe-temps pour intellectuels en veine d’introspection, mais une nécessité immédiate. «Une fois que tout a été détruit une seule chose me reste: moi-même», disait Médée: partir de soi n’est pas une question de «penchant», mais la démarche ingrate de ce qui a été dépossédé de tout. Le féminisme a livré un combat qui n’existe plus, non pas parce qu’il aurait gagné ou perdu, mais parce que son champ de bataille était un terrain constructible et que la domination y a bâti ses quartiers. L’échographie est une opération abusive. Sous couvert d’intentions thérapeutiques, elle viole un espace secret soustrait à la visibilité. Par le biais de la technique, elle s’arroge le droit de prédire un futur chargé de conséquences. Pourtant sa prophé- tie, comme toute divination, est faillible, et le possible qu’elle annonce, souvent se convertit en impossibilité implicite à partir du moment même où elle l’arrache au «pas encore» pour le jeter dans l’irréparable du présent.

Ce texte est une échographie dans la mesure où il s’arroge le droit à l’obscénité, non en tant qu’insulte à une présumée «pudeur publique»: cela serait – au sein de la pornocratie marchande – d’une pitoyable ingénuité. Obscène, au sens étymologique, est ce qui ne doit pas apparaître sur scène, ce qui doit rester caché puisque le rapport qu’il entretient avec la visibilité officielle est un rapport de négation et d’exorcisme, de complicité et de conjuration. Ce qu’on peut dire ou ce qu’on peut faire dépend du rapport que ce dire et ce faire entretiennent avec les évidences éthiques qui nous constituent; ce possible est la marge dans laquelle notre équilibre mental peut osciller sans se fracasser, où la désubjectivation peut se déployer sans tourner au délire.
Ce texte se veut une échographie non thérapeutique: la puissance qu’il épie ne connaît pas de paramètres de conformité, pas d’aboutissement à un acte préétabli. Il y a un discours sur l’amour ou sur l’insurrection qui rend tout amour et toute insurrection impossibles. De même qu’il y a un discours sur la liberté des femmes qui disqualifie à la fois le terme «femme» et le terme «liberté». Ce qui permet aux pratiques de liberté de faire surface n’est pas ce qui n’est pas récupérable pour la domination, mais ce qui désarticule les mécanismes de production de notre propre désordre sentimental et psycho-somatique.
Le but n’est pas d’abolir un malaise qui pousse à la révolte pour mieux nous adapter à un système de gestion des corps évidemment toxique.
Le but n’est pas d’apprendre à mieux lutter dans les entraves de la contingence présente au nom d’une «stratégie» qui nous mènerait à la victoire. 
Car la victoire n’est pas l’adaptation au monde par le combat, mais l’adaptation du monde au combat lui même.
C’est pourquoi toute logique du diffèrement sert un temps sans présent: la seule urgence, pour nous, maintenant, c’est de rendre le trouble offensif, de devenir ses complices parce que «plutôt la mort que la santé qu’ils nous proposent» (G. Deleuze). Il faut bien être obscène, puisque tout ce qui est visible, au sein des démocraties biopolitiques, est déjà colonisé, mais d’une obscénité mélancolique, qui fuit l’emballement de qui veut faire scandale. Le possible entre hommes et femmes relève indiscutablement de l’obscénité de notre temps, mais en l’occurrence l’espace de cette connivence n’est ni immuable ni indécent, seulement le résultat d’une culture déterminée qui vieillit vite et mal, en oubliant le patriarcat mais en demeurant misogyne.
Et puisque les évidences dans lesquelles nous nous mouvons ne sont pas logiques mais éthiques, transmises au sein d’un ordre historiquement déterminé et non pas philosophiquement fondées, nous nous penchons inquiets sur le soin que les hommes et les femmes mettent à entretenir leurs désirs, dans la machine productive et contre elle mais aussi contre eux-mêmes.
Certes, ils se subjectivent pour être sexuellement désirables, ils sont sexués pour avoir une existence relationnelle générique, mais cela ne se fait pas de façon symétrique: les hommes ont eu accès à un ordre symbolique, à une transcendance bien à eux, qui prolongeait la vulgarité de leur désir en élé- gants appendices de pouvoir légitime ou transgressif. Les femmes sont restées embourbées dans une corporéité indicible, écartelées entre l’image de soumission que la vieille société a projeté sur elles et la nouvelle obligation d’être les rouages post-humains de la machine à désir capitaliste. «Hélas mes frères, – écrit H.D. – Hélène ne marchait pas/ sur les remparts; / celle que vous avez maudite/ n’était qu’un fantôme et une ombre portée, / une image réfléchie» (H.D. Hélène en Égypte, I, I, 3). et toute femme promène avec elle, comme la pauvre et belle Hélène, le fantasme qu’un désir de pouvoir d’hommes, né entre hommes, sans rapport avec son plaisir, a attaché à son destin. Un désir sans marge, puisque toute transgression féminine finit par tordre les bouches d’une grimace amère. 
Lorsque Don Juan réveille la complicité de la plus fidèle des épouses, la femme libre est encore un danger public. Le platonisme naît d’une élaboration secondaire de l’orphisme. La dialectique, donc, et dans une certaine mesure le marxisme et le matérialisme, ont partie liée avec l’histoire d’amour malheureuse d’Orphée et d’Eurydice. La légende veut que le poète Orphée, qui était tellement à son aise dans le logos qu’il émouvait par ses chants jusqu’aux arbres et aux animaux, ait perdu son amante Eurydice dans son jeune âge, et que les dieux, émus par sa douleur inconsolable, lui aient permis de descendre au royaume des morts pour la ramener sur terre. La condition était qu’il l’accompagne sans jamais la regarder sous le jour livide des trépassés et qu’il attende d’être parmi les vivants pour revoir son visage. Par passion ou par scepticisme, par désespoir ou par appréhension, Orphée se retourna. Que ce soit parce qu’il ne put partager le secret de la vie et de la mort (apanage des femmes), ou simplement par incapacité de croire que quelque chose de plus qu’un corps de femme pouvait le suivre, ou juste par désir de regarder droit dans les yeux le fantôme de son amour, Orphée fut privé de son amante et, ivre de douleur, finit dévoré par les Bacchantes. Une question surgit inévitablement: pourquoi le poète sublime n’a pas trouvé de mots à dire à son aimée mais a-t-il plutôt éprouvé le besoin de la voir? N’était-il pas, par hasard, hésitant à reprendre avec soi une femme dont il n’avait pas eu le contrôle pour un temps, qu’il avait perdue de vue, la croyant morte alors qu’elle pouvait encore le suivre et revenir avec lui? Et Eurydice? Lorsque Hermès qui la raccompagnait à la vie s’écrie «il s’est retourné», Eurydice demande «qui?» (Rainer Maria Rilke, Orphée, Eurydice, Hermès.)
Maintenant que le pacte social est définitivement dissous, les femmes sont les bienvenues partout, et il y en a qui en sont ravies. Jusqu’à hier elles restaient sagement devant la porte, maintenant elles oppriment au Parlement, elles falsifient la réalité dans la presse, elles sont exploitées dans les mêmes métiers que les hommes, elles sont aussi nulles qu’eux, et même un peu plus à cause de l’enthousiasme qu’elles dégagent en accomplissant de façon zélée les pires des tâches. ON se demande pourquoi, en effet, ON ne les a pas utilisées avant. C’est surprenant, elles aiment tout, la marchandise comme la maternité, le travail comme le mariage, des millénaires de docilité et d’oppression ruissellent en centaines de petits flots de bonheur réformiste ou réactionnaire au féminin. Au reste les femmes actuelles n’aiment pas les Bloom, qu’elles trouvent, somme toute, passifs et trop peu amoureux de leurs oppresseurs. De temps à autre elles les plaignent; ils ne sont même plus bons à nous soumettre. Dans le ventre de la machine de guerre La différence d’être femme a trouvé sa libre existence en faisant levier non pas sur des contradictions données, présentes à l’intérieur du corps social, mais sur des contradictions que chaque femme singulière vivait en soi et qui n’avaient pas de forme sociale avant de la recevoir de la politique féminine.
Nous avons inventé nous mêmes, pour ainsi dire, les contradictions sociales qui rendent nécessaire notre liberté. Ne crois pas avoir de droits, Libreria delle donne, Milano, 1987 L E TRAVAIL DE PÉNÉLOPE.
Il n’est pas fini? Jamais fini. Les femmes font des choses, et le temps efface leurs traces. Sous prétexte que les femmes n’existent pas ; que ça ne veut rien dire. Il n’y a pas de «problèmes de femmes» à part les problèmes du corps, les problèmes de gestion de ce corps qui ne leur appartient pas. D’ailleurs, il est à qui, ce joli corps que tout le monde veut niquer? À qui ce corps qui n’est pas joli du tout et que tout le monde jauge, comme on jaugeait autrefois une vache sur le marché? À qui ce corps qui vieillit, grossit, se déforme, et me demande du travail, de l’entretien pour rester conforme aux paramètres du désirable? Désirable pour qui? Alors l’abîme se creuse, entre celles qui travaillent à leur valeur ajoutée et celles qui font grève. Mais les conséquences sont quotidiennes et définitives: c’est moi-même mon objet de grève ou mon beau travail. L’approbation de ce que je suis et de ma réussite socioprofessionnelle ne font qu’un. Il n’y a pas de reste. Entre ma cellulite et ma fatigue, mon boulot et mon beau visage, ma conversation et ma patience. Pas de reste, camarades, pas de reste, cher patron. On l’appelle la valeur-affect, c’est la valeur ajoutée des femmes hétérosexuelles, la marchandise la plus prisée, celle qui fait vendre toutes les autres, et en produit, en plus, de mangeables (elle fait la cuisine), de vivantes (elle fait des enfants), de baisables (elle entretient son corps). Un petit grain de transgression? Bien sûr mon chéri, travail supplémentaire pour ne pas être ordinaire.
Et si dans ton milieu on décrète que ce n’est que des conneries, tout cela, qu’on est au-delà de tout ça et aussi du besoin d’écrire ce texte, alors il faut aussi introjecter – vite! – la honte d’avoir un besoin que les autres jugent illégitime. La honte d’en avoir marre d’être jolie et agréable alors qu’apparemment on ne te le demande même pas…
«Qu’est-ce qu’elle a? Elle a ses règles? Elle est mal baisée?» On ne te le demande même pas parce que c’est sous-entendu, parce qu’on croit que la femme correspond de fond en comble à son travail quotidien d’autopoièse.
Pas de reste, encore! Mais j’ai une âme, aussi! Oui, une âme de travailleuse! Ça se monnaie, en plus… Tu es gratifiée ma chérie, et plus t’es gratifiée, plus t’es dépendante, plus ta vie est anticonformiste, plus c’est fatiguant de la tenir ensemble. «Mais de quoi elle parle? Tu comprends toi?» Moins on est dupes, plus c’est difficile. La méfiance des autres femmes, chacune confortablement – ou douloureusement – enfermée dans son coin de séparation aménagée. 

«L’autoconscience féministe, t’as vu ce que ça a donné?» J’ai vu: la métaconscience de l’inconscience. On sait que le problème des femmes est un problème, mais on sait aussi que c’est un problème de le dire, et alors, vois-tu, à force de refouler les problèmes ou de mal les poser, eh bien, nous sommes fatiguées, et c’est ça désormais notre vrai problème. Je vois. Je comprends. Plus je comprends plus je suis malheureuse, j’ai envie d’oublier, j’ai envie de me raconter que je peux me «réaliser» dans le travail, dans le couple, dans la maternité, dans le divertissement, dans la déco, dans la littérature, dans le SM. La femme intellectuelle et transgressive, la domina sadique qui connaît son fait, c’est pas mal non? Si t’en as les moyens et le caractère.
Assume ta solitude et fais-en quelque chose d’exceptionnel. Deviens porno-star, porte-parole de l’aile la plus branchée de l’anti-mondialisation. Tu seras seule mais moins dépressive, frustrée mais socialement reconnue.
– Se contenter, c’est ça? Mais qui se contente nuit!
– Arrête de te plaindre!
– La ferme! Comment ça marche?
La machine de guerre lutte et désire, désire et lutte. Elle ne peut pas lutter contre son désir, ça la grippe. Elle ne peut pas trop l’interroger, ça l’arrête.
Comment faire alors? Moi je désire lutter, avec mes frères, avec mes sœurs. Mais je désire être forte pour continuer à lutter, pour ne plus douter que c’est là ma place, là mon plaisir. Et pourtant ce n’est pas là ma place, pas là mon désir. Parce que la machine de guerre est mâle, et d’ailleurs c’est ça qui me plaît. Mais, hélas, les guerriers sont homosexuels et de surcroît ils méprisent leur désir.
Comment ça marche? Les anthropologues nous expliquent qu’il y a des cultures de la «maison des hommes». «La maison des hommes abrite une activité sexuelle considérable. Inutile de préciser que celle-ci revêt un caractère entièrement homosexuel. Mais le tabou dirigé contre l’homosexualité (du moins entre égaux) est presque universellement beaucoup plus fort que l’impulsion elle-même, le résultat étant que la libido tend à se canaliser vers la violence. […] La tournure d’esprit guerrière, ultravirile, est même dans son orientation exclusivement mâle, plutôt initialement qu’ouvertement homosexuelle. (L’expérience nazie en offre un exemple extrême.) Et la comédie hétérosexuelle qui se joue, sans compter – ce qui est plus persuasif encore – le mépris dans lequel on tient les individus les plus jeunes, les moins endurcis, les plus “féminins” prouvent que la véritable éthique est misogyne, ou encore hétérosexuelle d’une façon plus perverse que positive…» (K. Millet, La Politique du mâle.)

Ça me rappelle quelque chose. Ça me rappelle l’homme en moi, ça me pose un problème. Je ne me sens pas solidaire des femmes qui ne veulent pas lutter, qui vivent hors de la machine de guerre. Moi aussi, je trouve d’un coup que «les femmes» n’existent pas, et que si ça existait je ne voudrais pas me trouver au milieu d’elles. Entre les chiennes de garde et les expertes du maquillage, entre les femmes au foyer et les career women, trop de souffrances différentes, et de mauvaises réponses. Trop de différences sociales et d’intérêts opposés. Aucun possible à l’horizon.
Du coup j’ai un problème. Je ne veux pas sortir de ma machine de guerre. Hors de la machine de guerre je n’aurai droit qu’à une existence domestique. On va vouloir m’apprivoiser. De bien mobilier, la femme est passée animal de compagnie. Moi je veux lutter. Aidez-moi à lutter. Ai-je toujours aimé les hommes comme un de leurs congénères? Suis-je un garçon, un vilain garçon qui n’a pas de couilles? Mais non! Je ne suis pas castrée et je ne veux pas de verge. Du tout. Je le jure! Et puis j’aime les filles, les femmes, en général. Je les excuse quand elles sont connes, je les admire quand elles sont bien. Les femmes c’est formidable, ça met de la joie dans le centre commercial à ciel ouvert de nos vies, ça met de la vacance!
Est-ce que je les aime comme un homme, avec la même hypocrisie, et en plus l’espoir lâche qu’elles ne deviennent pas mes rivales dans la séduction? C’est de la rhétorique? Ou de la chevalerie? Quand ON les aime, les femmes, ne serait-ce pas par hasard que l’ON se rejouerait encore la méprisable farce de l’amour courtois, de l’amour romantique, où la femme est un ange, ne chie jamais, n’a pas de règles, n’a pas de corps? Que vomissent-elles, les anorexiques, les boulimiques, les femmes affectées par les désordres alimentaires? Elles vomissent leur corps. Elles n’ont peut-être rien compris, elles veulent juste ressembler à Kate Moss.
Mais leur corps, lui, il comprend, il a tout compris, et il nous explique. Il tient sa conférence de sucs gastriques qui corrodent les dents, d’os qui percent la peau, de vergetures qui défigurent le ventre. Le Spectacle glisse vers la clinique. Comme d’habitude. La matrice médicale nous crache à la gueule que notre corps ne nous appartient pas (lire: vous ne pouvez plus le louer ou le vendre à votre guise), que notre corps est un corps de malade, un corps de folledingue dont personne ne voudra.
Les corps de femmes, eux, disent des choses que les bouches n’osent pas répéter. Les corps de femmes entendent des choses que les oreilles refuseraient d’entendre. Ce qu’on dit aux femmes, ça ne compte pour rien. Ce qui compte c’est ce qu’on leur fait, ce qu’elles se font. J e veux bien lutter avec des femmes, et des hommes.
Je veux bien qu’on ne sorte pas de la machine de guerre et qu’on l’agrandisse ensemble, qu’on la rende irrésistiblement désirable. Qu’on la rende vraiment mixte. Et perverse. Et polymorphe. Et offensive. Qu’on se s’y ennuie plus jamais. Je veux bien qu’on oublie les femmes et qu’on oublie les hommes, parce que ce sont deux noms d’une contrainte liée à l’accumulation et à l’offensive militaire. En dehors du capitalisme et de l’entassement des biens, en dehors de la guerre menée pour le pillage et l’extension du pouvoir, nous n’avons rien à faire des «hommes» et des «femmes» ni de leurs familles pathogènes. Nous nous foutons d’être compatibles avec leur présent, nous sommes compatibles avec notre avenir. 

[Texte intégral en pdf sur Tiqqun2 / Echographie d'une Puissance (pp.196-233)

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